Par passion pour un métier, pour l’amour des bonnes choses, vous avez envie d’ouvrir une boulangerie dans une grande ville ou dans un village ? Devenir boulanger indépendant, est-ce possible sans diplôme ou expérience ?
Quel statut juridique privilégier ? Quelles sont les exigences réglementaires ?
Devenir artisan boulanger : faut-il une formation ?
Malgré une concurrence féroce de la part des grandes surfaces, des supérettes et autres point chauds proposant des pains et des viennoiseries industriels, la boulangerie est un commerce de proximité florissant et auquel les Français sont attachés.
Ainsi, les boulangeries représentent à elles seules les trois quarts du pain commercialisé dans l’Hexagone.
Mais pour prétendre à l’appellation de boulangerie, la loi impose que chaque étape de fabrication du pain se fasse sur place, du pétrissage jusqu’à la cuisson.
Alors, est-il réellement possible d’ouvrir sa boulangerie sans formation ?
Artisan boulanger et qualifications professionnelles
Produire du pain de qualité ne s’improvise pas du jour au lendemain.
C’est pourquoi, plusieurs formations diplômantes permettent d’acquérir les qualifications nécessaires pour exercer en tant qu’artisan boulanger indépendant :
- Le BEP (brevet d’étude professionnel) boulanger ;
- Le CAP (certificat d’aptitude professionnel) boulanger ;
- Le BAC professionnel boulanger ;
- Tout diplôme délivré par un organisme ou une école de formation figurant au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles).
Ouvrir sa boulangerie sans diplôme
Les diplômes précédemment cités ouvrent évidemment la voie pour la reprise ou la création d’une boulangerie.
Toutefois, c’est également possible sans avoir suivi l’un de ces cursus, sous réserve de remplir au moins l’une des conditions suivantes :
- Avoir une expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans le domaine de la boulangerie ;
- Exercer avec son conjoint qui possède un Bac pro, un CAP ou un BEP boulangerie ;
- Exercer avec son conjoint ayant une expérience professionnelle d’au moins trois ans dans ce domaine ;
- Embaucher un employé possédant soit un diplôme soit ayant exercé trois ans en tant que boulanger ;
Devenir boulanger : les exigences réglementaires
Comme pour bien des entreprises, l’ouverture de sa propre boulangerie permet d’être indépendant. Toutefois, vous devrez vous plier à certaines exigences réglementaires, notamment en matière de :
- Sécurité alimentaire comme la mise en place des bonnes pratiques d’hygiène (HACCP, etc) ;
- Sécurité anti-incendie comme pour tout établissement recevant du public (ERP) ;
- Accessibilité pour les personnes à mobilité réduite ;
- Conformité des installations techniques en particulier tout ce qui concerne la ventilation et la réfrigération ;
- Affichage des prix et des mentions obligatoires y compris les ingrédients susceptibles de provoquer des allergies alimentaires ;
Quel statut pour un boulanger indépendant ?
Le choix de la forme juridique de sa future boulangerie est un point clef car il peut impacter le développement futur de votre entreprise ou votre rémunération.
Ainsi, les statuts de micro-entreprise (ex auto-entreprise) ou d’entreprise individuelle (EI) ne sont pas adaptés à cette profession.
Certes, le premier présente l’avantage d’une mise en place rapide, mais est limité en matière de chiffre d’affaires.
Cette contrainte n’existe pas en ce qui concerne l’entreprise individuelle mais sa fiscalité peut rapidement devenir un frein.
Les formes juridiques préconisées pour toute ouverture de boulangerie sont donc :
- La SARL et la SAS si vous êtes plusieurs associés ;
- L’EURL et la SASU si vous êtes l’unique associé de votre entreprise ;
À noter : chacune de ces formes juridiques présentes des avantages et des inconvénients à prendre en considération.
Ainsi, la création d’une boulangerie en SARL permet d’attribuer à votre conjoint le statut de conjoint aidant, tout en protégeant votre patrimoine en cas de défaillance.
En revanche, la SAS vous fait bénéficier d’un statut de gérant salarié, vous évitant ainsi de devoir cotiser à la Sécurité sociale pour les indépendants (ex RSI).
Boulanger ambulant : faut-il une carte de commerçant ambulant ?
Un boulanger peut également choisir de commercialiser tout ou partie de sa production en dehors de sa boutique, pour aller au-devant de sa clientèle.
C’est notamment le cas des artisans qui font le choix de s’installer dans des villages ou des zones rurales où la population est clairsemée et vieillissante.
En théorie, toute personne qui fait le choix d’exercer son activité de manière itinérante doit être titulaire d’une carte de commerçant ambulant, et ce, quel que soit le régime sous lequel elle exerce (Eurl, Sasu, Sarl, etc).
Un artisan boulanger est donc normalement concerné par cette obligation légale.
Toutefois, il pourra en être dispensé dès lors qu’il remplit l’une des conditions suivantes :
- Si l’exercice de son activité ambulante est cantonné au territoire de la commune dans laquelle est implantée sa boulangerie ;
- Si l’activité sédentaire est l’activité principale et que les tournées à bord d’un véhicule se limitent à sa commune d’implantation et aux communes limitrophes ;